Nous poursuivons notre découverte du sud chinois au rythme lent d’une barque sur la rivière, trois jours à Fenghuang (bien suffisant vu la foule de touristes locaux qui s’y masse pour les vacances), quatre jours à Zhaoxing.
Fenghuang, c’est la ville du Phénix parait-il. Des ruelles sinueuses amènent jusqu’aux maisons en bois sur pilotis qui se dressent de chaque coté de la rivière Tuo, Des passerelles en bois et deux ponts de pierre permettent de passer d’une rive à l’autre. Les enfants se baignent dans la rivière pendant que les hommes pêchent et que les femmes lavent le linge et les légumes ou rincent leurs balais. Autrefois ville frontière entre les minorités tujia, miao et dong, elle est aujourd’hui un lieu de villégiature pour les touristes chinois qui louent des habitations à la semaine et se font photographier en costume traditionnels au bord de l’eau.
Si la foule est oppressante et les tarifs relativement élevés pour une ville chinoise, Fenghuang demeure pleine de charme : au coucher du soleil sur le pont, en barque sous la pleine lune ou dans l’une des petites cantines sur la rive, éloignées du coeur de la ville.
Après Fenghuang, nous nous dirigeons vers notre premier « village » chinois, Zhaoxing, petit bourg de 4 000 habitants, même pas de gare mais un billet d’entrée de 100 yuans. Zhaoxing fait partie des villages Dongs préservés et restaurés par le gouvernement chinois il y a quelques années quand celui-ci a pris conscience du potentiel touristique de ces villages.
Pas aussi touristique et bien plus petit que Yangshuo (notre prochaine destination), Zhaoxing est planté au milieu des rizières et peuplé par des familles Dongs dont les membres plus agés ne parlent pas un mot de mandarin. Quelques spots pour touristes (notamment un bar très sympa) parsèment les rues du bourg mais la vie des villageois suit globalement son cours, sans se soucier d’eux ou de nous…
C’est particulièrement vrai dans la journée lorsque les touristes en tour organisé venus passer la nuit ici (quelques occidentaux et un peu plus de chinois) sont déjà repartis et avant que le train de 16h00 ne débarque son lot du jour à la gare de Congjiang (à 40 km de Zhaoxing). Nous profitons de ce temps pour ne rien faire ou flâner dans les rues, au milieu des maisons, des charrettes, des arbres à piments et des vendeurs de morceau de bœuf, de gingembre ou d’arbouses pimentées et séchés dont nous faisons une consommation intense.
Ici plus qu’ailleurs, (notamment à Fenghuang ou dans le parc de Zhangjiajie), les gens semblent plus réceptifs à notre chinois… L’accueil est toujours aussi sympathique et souriant (on n’a pas dit efficace et anglophone…). Les coupures d’électricité (et d’eau) sont fréquentes et les moustiques nombreux mais l’étape est très agréable, reposante, loin de la foule, de la pollution et de la vie trépidante des grandes villes chinoises (et les gens crachent un peu moins ici).