Revenir sur ses pas, voir le temps qui passe…. Presque 18 ans séparent mes deux voyages à Cuba. J’étais alors étudiante, bénévole dans un chantier de jeunesse au pays des cigares et du rhum, la tête plein d’illusions sur le monde et ce besoin de voyager qui me collait déjà aux Dr Martens…
A première vue Cuba ne semblait pas avoir vraiment changé, les mêmes vieux immeubles décatis à la Havane, les peintures sur les murs, les ruelles pavées, les gens si souriants. Toujours cette impression que le temps s’est arrêté sur cet île. Certes les gens ont des téléphones portables maintenant, mais pas tant que ça. A vrai dire le plus difficile quand on essaie de capturer l’âme de la ville est de choisir entre le noir et blanc symbole de cet ancrage dans le passé et d’une réalité difficile ponctuée par les rationnements et le manque de libertés ou la couleur éclatante comme la musique, comme le soleil et le sourire des cubains….
Un travailleur lisant le Granma, unique journal du pays, à la mission éducative avérée que lisent tous les cubains ou pas loin. Il existe une version pour les plus jeunes au titre évocateur : Juventud Rebelde. A vrai dire je n’ai pas bien vu la différence. On est loin de « Mon quotidien » !
Une des très rares boucherie de La Havane. Le « libreta » (carnet de rationnement) ne contient plus que quelques produits de première nécessité (riz, huile, sucre) et les pénuries sont fréquentes. Avec un salaire moyen de 20 dollars par mois, il faut savoir jongler ici.
En creusant un peu vers les quartiers « recommandés » par les guides de voyage, nous allions pourtant découvrir que le tourisme de masse est on ne peut plus présent, localisé, certes, mais présent.
La musique ne joue ici que pour les touristes qui sont derrière moi…. Ca fait râler les groupes de Canadiens et de Français sur le manque de « sincérité »des cubains…. Ca pourrait être drôle si ça n’était pas si pathétique…. Mais c’est vr
ai que la Habana Vieja c’est un peu Disneyland avec la vraie fausse plus vieille pharmacie ou plutot herboristerie de Cuba, les bars à Mojito et Guantanamera à tous les coins de rues. Mais même si à l’heure où j’écris ces lignes, Barack et Michèle Obama foulent le Malécon, non il n’est pas trop tard pour voyager à Cuba mais il faut prendre le temps, prendre le temps de parler
avec les gens, de rester dans les casas particulares et éventuellement de s’aventurer hors des sentiers battus.
Et pas très loin de La Havane se trouvent les Playas de Este…
Palay del este, deux cabanes derrière des hotels déprimants et vides qui datent de la guerre froide. L’avantage des photos c’est qu’elles ne sont pas recto-verso. Même si je dois reconnaitre qu’il y a une certaine poésie dans ces immeubles…. Le verso donc :
On vote? Bon je passe les voitures, elles sont belles ces américaines. C’est mou, on profite de tous les ptits cailloux et des gros nids de poules, ça sent le cuir chaud et l’essence. On est tous collés, 4 à l’arrière minimum, c’est moite, il fait chaud et la radio émet des sons plaintifs et grésillants qui ressemblent à de la Salsa…. Le bonheur ! Les bus sont plus confortables. mais les trajets sont long. 6h pour aller jusqu’à Trinidad, avec les minots faut avoir de l’imagination, des jeux, de la musique et un masque pour les yeux. Les notres sont endurants, ça s’est bien passé….
Trinidad est la ville coloniale caribéenne par excellence. On pourrait être à Mérida au Mexique, à Olinda au Brésil (bon pas très caraïbes mais pas loin) ou à Cartagéna en Colombie. Jolies peittes villes de province tombée un moment dans l’oublie et que l’on conserve dans le formol. C’est joli, il y a une église, des ruelles pavées, une calèche pour faire le tour de la ville, un glacier… bref jolie carte postale.
Les alentours sont en échange remarquables. La prof qui sommeille en moi (même en vacances) n’a pas pu s’empêcher de photographier ces lieux. On imagine tellement les plantations depuis la maison de maître où je me situe. C’est difficile de faire plus parlant. Une petite activité sur l’esclavage à Cuba se prépare. Reste à savoir où je vais la placer dans les nouveaux programmes mais oups je m’éloigne du sujet….
La visite de la vallée où se trouvaient les anciennes plantations est criante de réalisme. Pas (encore) de reconstitution playmobil, pas mal de ruines à partir desquelles on imagine sans peine les cases en pierre des esclaves et des paysages. Quelques tours de guets conservées. On voit encore très bien l’emplacement des champs de canne à sucre que domine la maison du maitre.
Cuba c’est aussi la plage et notamment les plages du nord si belles et cette eau presque transparente. Mais là encoreil ne vaut mieux pas se retourner lorsqu’on est face à la mer car derrière les complexes hoteliers rapprochent chaque jour un peu plus Cuba de Cancun…. Si vous avez le temps, il vaut mieux aller sur les îles au nord ou au sud.
15 jours sur place : La Havane – Trinidad – Varadero pour la caution Piscine.
A la Havane et alentours :
Pour dormir dans une vraie maison cubaine : La Colonial
A la Colonial, il y a Armando qui vous accueille avec son cigare et son chapeau, il y a les chiens, des grands canapés et des chambres sombres pour garder le frais, il y a le petit patio pour se détendre et lire la Granma…. Bref vivez comme à Cuba !
A Trinidad et alentours:
Pour dormir comme chez mamie : Casa Arandia
Luisa vous accueille dans sa vaste maison, propre et fraiche. Le petit déjeuner est frais et personnalisé. Les toits sont des espaces partagés pour admirer le couhcer de soleil un verre à la main…