Si notre première journée en Birmanie a été consacrée au repos des troupes (voir article précédent), depuis huit jours nous nous sommes lancés à la découverte du pays aux milles pagodes, sur les traces d’illustres prédécesseurs: Kipling, Orwell et Bob Morane. Durant ce court séjour (le visa est de 28 jours seulement) nous visiterons Yangon Bagan Mandalay, le lac Inle et Hpa An au rythme lent des bateaux et des bus de nuit.
A Yangon, nous avons retrouvé avec bonheur les sanctuaires bouddhistes et leur calme propice à la méditation (et éventuellement à la sieste aussi), mais aussi la cuisine de rue que nous avions abandonné depuis la Chine… L’intérêt de cette ancienne capitale sans charme se concentre en effet dans quelques temples et pagodes incontournables : Chauk-htat-gyi et son Bouddha couché, Nga-htat-gyi et son merveilleux bouddha assis (voir carte du nouvel an).
Mais aussi la pagode Botataung et Shwedagon, lieu de pèlerinage pour de nombreux bouddhistes birmans et autres. C’est quand même très doré 🙂
La vie nocturne de Yangon, elle, se trouve 19th street, pas très loin des docks. Les petites échoppe endormies tout au long de la journée se réveillent à partir de 19h pour accueillir les premiers clients. A partir de 20h, les chaises et tables en plastiques sont sorties et le barbecue marche à plein. Ici tout se met en brochette, tout se mange et c’est plutôt bon. Le vendredi soir, l’animation est à son comble. Les tables se partagent entre touristes et jeunes birmans venus faire la fête. Il fait beau, la bière est fraiche (et y a de la Tiger, notre bière asiatique préférée), l’ambiance est bon enfant, un vrai bonheur !
Nous quittons Yangon par le train de nuit, notre seul train au Myanmar. Après ce que nous avions lu dans le guide nous nous attendions au pire. Force est de constater que les rédacteurs du guide Myanmar n’ont jamais du mettre le pied dans un train indien! La surprise est plutôt bonne (même très bonne du côté des mini voyageurs) : un mini wagon pour nous tout seuls avec deux couchettes en hauteur et des sièges qui se transforment en banquette extra large en bas, on a dormi à deux dessus ! Bon le train bouge, les fenêtres ou volet on du mal à fermer mais c’est quand même top ! On a même la possibilité de commander notre diner qui nous est servi à l’arrêt de 19h !
Après avoir été réveillés vers 5h du mat par un coq matinal et une femme à quai qui devait surement avoir très mal aux dents ou un truc urgent à vendre, nous trainons dans nos supers draps de couchage (qu’on aime tellement vous pouvez pas imaginer à quel point) jusqu’à 9h, soit une demie-heure avant l’arrivée supposée du train. On nous avait en effet laissé entendre que conformément à son retard habituel, le train prévu à 9h30 entrerait en gare à 11h. Nous arrivons donc à Bagan aux alentours de 11h30 avec seulement 2 heures de retard, pas de souci pour nous, nous étions armés jusqu’au dents : cartes, liseuses, eau, gâteaux, jus d’orange et stock de cranberries séchées en provenance d’Inde !
Notre nécessaire de survie
Bagan. Il fait un peu frais en arrivant, les nuages sont là mais nous gardons espoir. Les enfants essaient la piscine mais celle-ci est bien trop froide (et peu propre). Nous sommes le 31 décembre, ce soir l’hôtel a prévu un certain nombre de « festivités » en plein air pour le nouvel an…. L’estrade est installée alors que le vent souffle déjà fort et les tables sont sorties sous les nuages qui s’amoncellent. Un ciel de plus en plus noir recouvre à présent l’hôtel et ses environs mais les serveurs imperturbables dressent les tables, nappes, couverts et serviettes. Nous décidons de rentrer avant les premières gouttes et c’est depuis la fenêtre du restaurant que nous observons mi-goguenards mi-dégoutés (parce que c’est quand même le nouvel an) les serveurs rentrer les nappes et les couverts sous la pluie…
Devant les caprices du ciel, nous, pauvres êtres conformistes et touristiques, pensions devoir passer le nouvel an à l’intérieur de l’hôtel. Un peu plus triste certes mais au sec. Que nenni ! C’était sans compter, l‘obstination (ou la non organisation) de nos amis birmans qui, oscillant entre le crachin et ses courts répits, redressent les tables et installent le buffet dehors. Dehors donc, avec gilets, foulards et capuches, nous passerons la nouvelle année brumisés mais (après quelques instants de ralâge) heureux. Les feux de bengale, le Happy new year de l’horreur et surtout notre contre-soirée dansante dans la chambre jusqu’à très tard ayant bien sauvés ce réveillon de la Saint Sylvestre !
La pluie ne s’arrêtera pas durant les deux jours suivants. Nous avions prévus 5 jours à Bagan, l’idée étant de ralentir le rythme après l’Inde. Les jours avancent et nous commençons à désespérer. Le 4ème jour il pleut toujours le matin mais le ciel s’éclaircit. Nous nous décidons à sortir avec les K-way quand… la pluie s’arrête, enfin ! Première journée sur le site de Bagan, des nuages et pas mal de flaques un peu partout mais on y est. Nous parcourons Old Bagan à pied et en calèche, les pagodes se dévoilent au fur et à mesure derrière ou au-dessus des arbres, certaines se visitent. Après la grognonitude liée aux deux jours enfermés à cause de la pluie, la bonne humeur revient doucement. Mon estomac paie encore un peu le prix DU verre de vin épicé offert de bon cœur mais qui (contrairement au passé) n’est pas passé !
Le soir les nuages se dissipent et c’est sous un ciel étoilé que nous allons dormir en croisant les doigts pour notre dernière journée. Oh Chance ! Le lendemain, journée splendide.
Nous visitons la deuxième partie du site en voiture cette fois-ci. Un vrai régal. L’intérieur des pagodes contient parfois des fresques qu’il faut éclairer au portable pour pouvoir les observer, on joue à Indiana Jones c’est top !
De moins en moins de pagodes offrent la possibilité de grimper, soit parce qu’elles ont été abimées soit parce qu’elles sont en travaux. Nous ne voulons pas nuire à l’effort louable des birmans quand à la restauration et à l’entretien des pagodes! Nous ne monterons donc pas dessus, pas plus que nous n’irons en montgolfière pour les survoler (300$ par personne c’est du vol ha ha ha). Tant pis pour LA photo de Bagan au lever ou coucher du soleil. Si elle vous manque, on l’a trouvée sur Internet là 🙂
Le matin du 5 janvier, le réveil sonne à 4h du matin. Le bateau pour Mandalay nous attend à 5h pour douze heures de trajet en remontant l’Irrawaddy. Le trajet est super agréable mais ça sera pour le prochain article….