Hpa-an est située au sud est de la Birmanie, dans l’Etat de Kayin (ou état Karen) qui longe la Thaïlande. Les Karens constituent la deuxième minorité du pays (qui en compterait 135 quand même) soit environ 5 millions de personnes (10% de la population). Leur particularité? Leur combat contre l’armée birmane qui s’est prolongé de 1984 à 2012, date du cessez-le-feu, une des plus longues guerre civile d’Asie, entrainant un exode massif vers des camps de réfugiés thaïlandais. Après 2012, les massacres contre les karens se sont arrêtés mais la présence des militaires, les contrôles, le couvre-feu, la discrimination, tout cela a continué… au moins jusqu’en 2015….
Aussi controversé que soit le personnage aujourd’hui, l’élection d’Aung San Suu Kyi en 2015 aura amené ici la fin du couvre feu et dans tout le pays l’ouverture au tourisme…. Est-ce à dire que le quotidien des Birmans à profondément changé? Non, évidemment non. De toutes manières en 2 ans, est-il possible de modifier en profondeur les choses? Cependant Hpa-an est un concentré de cette ouverture et de ses travers. Perle du Myanmar pour beaucoup, les paysages sont dignes d’une carte postale.
« Welcome to Asia » : rizières, pagodes dorées, reliefs karstiques, barques de pêcheurs sur le lac au coucher du soleil et grottes merveilleuses.
De jolies routes emmènent le touriste en une folle journée autour des plus beaux paysages de la région…. bref c’est BEAU ! ! !
Tout le monde a adoré la Grotte de Saddan, c’est grand, c’est beau (surtout la sortie). Parfois le beau tourne un peu au kitch mais c’est aussi ça l’Asie 🙂
De l’autre coté de la carte postale, Hpa-an n’offre aucune infrastructure touristique, les hôtels sont de piètre qualité et extrêmement chers. En fait jusqu’à il y a deux ans moins d’une dizaine d’hôtels avaient reçu l’aval de la junte. Ceux qui existent aujourd’hui sont encore pour la plupart issus de cette période. Il en est de même pour les commerces. Très peu de personnes profitent de cette ouverture touristique au final, même si l’abandon du couvre feu a permis à quelques commerces de se développer. Ce qui est vrai dans tout le Myanmar est particulièrement criant ici. Notre chauffeur improvisé d’un soir nous raconte combien il est difficile pour les karens de trouver un travail mais il explique aussi que les choses changent, que de plus en plus d’hôtels s’ouvrent et que bientôt dans deux, trois ans, Hpa-an sera bien mieux…. (Le bien mieux étant une question de point de vue!)
Anciens pêcheurs désœuvrés en attendant le touriste qui prendra leur barque à la sortie de la grotte de Saddan.
Au pays d’Aung San Suu Kyi, il y a souvent deux réalités, celle que l’on veut voir et l’autre:
Et sinon, on a traversé la frontière… à pied… rien de bien compliqué. Une voiture pour aller à Myawaddy, jusqu’au pont de l’amitié (3h30 environ grâce à une super belle route toute goudronnée), on sort du Myanmar, un petit coup de tampon au 1er bureau, on traverse le pont à pied (à peine 400 mètres) et on arrive en Thaïlande, Sawadee ! Et hop 30 jours de visa gratos pour les frenchies 🙂
*Bien que le nom du pays (et le drapeau) ait « changé » afin d’englober les différentes ethnies présentes au Myanmar et non plus seulement les Bama, l’ethnie majoritaire, l’adjectif myanmarais sonne vraiment trop moche à nos oreilles ….
* Ceci était l’article sérieux du pays 🙂