Ou comment traverser le Cambodge du Sud-ouest au Nord-est au gré des (fantasques) transports locaux. Ici, la route est reine et se décline sous toutes ses formes, depuis la piste cahoteuse jusqu’à l’expressway asphaltée. Pour autant c’est au Cambodge que nous aurons le plus recours à la voiture (avec chauffeur), l’offre de transports en commun étant parfois … hasardeuse.
Après nos aventures dans la jungle de pierres d’Angkor, direction Phnom Penh, la capitale du royaume cambodgien. Autrefois « perle de l’Asie », ce lieu promet aux voyageurs d’heureuses surprises notamment culinaires si l’on en croit les guides de voyage. Nous laissons donc brinquebaler le mini-van dans lequel nous avons pris place, depuis Siem Reap jusqu’à Phnom Penh. C’est également là que nous faisons étape après avoir séjourné dans les îles et être revenu de Sihanoukville.
En huit jours, nous avons apprécié de visiter le modeste mais joli musée national (manière pudique de remarquer que le patrimoine khmer a, d’une part, beaucoup été pillé et reste, d’autre part, pour beaucoup à découvrir sous le couvert de la jungle), de parcourir le palais royal et sa pagode pavée d’argent, d’obtenir nos visas pour le Vietnam en 24h ou encore de jouer à plein de jeux de société dans un café où leurs boîtes tapissent les murs du sol au plafond.
Au final, notre principal souvenir de Phnom Penh restera incontestablement culinaire, puisque cette ville nous offre plusieurs des meilleurs repas de notre voyage. Notamment au restaurant Kabbas où nous finissons par avoir une table attitrée. Une superbe occasion de découvrir le amok, sorte de curry très doux riche en légumes, et le lok lak, où une viande marinée est agrémentée d’une sauce mi-aigre douce mi-tomate mais aussi le curry khmer une version toute douce du curry rouge thaï… Les enfants peuvent enfin gouter à la cuisine locale sans peur de se brûler ! Et bien sûr, en cas de nostalgie irrépressible à l’heure du dîner, la ville nous offre quelques jolis remèdes pour soigner des fringales loin des standards cambodgiens : boeuf, tapenade ou mousse au chocolat.
Pourtant, notre séjour ne nous permet pas d’élucider le mystérieux et fascinant rapport que les Cambodgiens entretiennent avec la sieste. Mystérieux car la sieste peut survenir à toute heure du jour et fascinant parce que les dormeurs peuvent adopter n’importe quelle position, quitte à défier effrontément les lois de l’équilibre.
Mais le temps passe et nous rappelle que nous sommes bientôt attendus de l’autre côté du Mékong, pour accueillir de nouveaux visiteurs qui font le voyage jusqu’à nous (coucou !). Direction Ban Lung, toute proche de la frontière avec le Vietnam.
Sur la route….
Nous faisons néanmoins escale à Kratie, en pleine province du Mondolkiri, un peu pour fractionner le chemin restant à parcourir, et plus pour tenter d’apercevoir des dauphins dans le Mékong. Petite ville assoupie et touristique, Kratie tient toutefois la promesse faite pour elle par des blogs de voyageurs. Après un tonique voyage en tuk-tuk de 15 km, jusqu’à Kampi, nous embarquons sur le fleuve les yeux tout grand ouverts. Il ne faut pas attendre longtemps avant de voir les premiers ailerons ou museaux pointer à la surface. Pendant une heure, nous les suivons. Facétieux, ils apparaissent et disparaissent, seul, par deux ou trois. Pari gagné, nous avons vu des dauphins ! Reste à rejoindre Ban Lung.
Où est le dauphin?
Si les esprits de la vie sauvage étaient avec nous, ceux du trajet en mini van semblent nous abandonner temporairement. Après une heure et demi de vagabondage pour remplir (au sens littéral) un mini van particulièrement pourri avec des humains, des sacs de riz, des cartons, un scooter (véridique, et encore certains vans en portent jusqu’à trois) et des bagages, nous décidons de laisser rouler sans nous cette vivante offense à la sécurité routière. Notre départ pour Ban Lung s’effectue le lendemain, en voiture, et nous permet d’établir un record du genre (c’est la minute Jules Verne) en franchissant près de 240 Km en trois heures, soit près de feux fois notre vitesse moyenne terrestre depuis le début du voyage (si l’on excepte les trains chinois à grande vitesse).
La terre est rouge ici, nos pieds et nos tongues s’en souviennent
Arrivés à Ban Lung, notre cabane « dans la jungle » est en fait une guesthouse en lisière de la ville, du village, du bourg, … de Ban Lung. Mais l’endroit se révèle vite très agréable, la cuisine de nos hôtes excellente et la connexion wifi suffisante pour organiser la poursuite du voyage. On s’y sent vite chez soi, accoutumés que nous sommes depuis près de neuf mois à voir très régulièrement changer le toit au-dessus de nos têtes.
A l’ombre, ou presque…
Nous profitons de l’ombre des terrasses car il y a peu de choses à faire à Ban Lung sinon prendre le temps et s’aventurer jusqu’au lac ou aux chutes d’eau proches. Nous irons finalement faire trempette dans le lac qui, bien que sacré, prend des airs de base de loisirs où se retrouvent les cambodgiens des environs en cette veille de week-end.
HUT FOR RENT !!!!
Le lac sacré
Tic tac, il est à nouveau temps re(re)faire nos sacs car demain dès l’aube, à l’heure où blanchissent les rizières, nous partirons … en bus pour le Vietnam.
Tuk-tuk jouant à Cache-cache